Nous existons pour que les aspirations individuelles trouvent leurs places dans la stratégie des entreprises

Depuis la fin du 19ème siècle, les entreprises vivent dans l’utopie d’une profitabilité infinie. Performances et compétition sont exaltées tandis que les ressources matérielles et humaines sont limitées. Cette utopie se déploie avec l’idée selon laquelle l’optimisation de la productivité des individus est sans limite. Les dernières tendances managériales visent à promouvoir le bonheur au travail. Des salariés heureux sont en effet plus productif. Cependant, il existe un paradoxe inouï. Dans les entreprises, jamais le bien-être des travailleurs n’a été l’objet d’autant de préoccupations, mais jamais les travailleurs ne se sont sentis aussi mal dans leur travail. Pourquoi assiste-t-on à une telle crise de mal-être ? Quelles sont les limites d’une productivité saine à tous les niveaux ?

Dans la course aux profits, la recherche de toujours plus de productivité use les collaborateurs et presse les managers, pris en étaux entre les exigences de rentabilité des actionnaires et les capacités productives de l’organisation. Ce que l’on constate, c’est que l’incertitude est la principale cause d’un déploiement d’efforts inutiles et vains. Cette incertitude est causée par les discours contradictoires du management, l’augmentation de la complexité des organisations, le manque d’alignement stratégique au sein de l’organisation.

EBITDA, EBE, Cash-Flow… peu importe le nom qu’on leur donne, les profits permettent aux entreprises d’exister, de continuer de vivre. Sans les profits, pas d’entreprise. Sans entreprise, pas de travail. Pas de travail, pas de réalisation de soi. Mais ces profits ne sont pas un fin en soi, ils sont un moyen. Un moyen qui devrait permettre à chacun de connaître le pourquoi de son travail tout en le laissant libre de comment le faire. Pour augmenter la productivité, et donc la profitabilité, il est grand temps de redonner de l’autonomie aux collaborateurs.